La ville naît en mai 1307 par Renaud de Bourgogne, Comte de Montbéliard, seigneur de Belfort, qui octroie par une charte des franchises aux bourgeois de la ville, fondant ainsi les institutions de la cité.
Cette charte est l’acte fondateur d’une communauté d’habitants en voie d’émancipation à un moment où règne l’ordre seigneurial.
Elle est synonyme de liberté, avec des exemptions fiscales importantes, la liberté de transmettre ses biens, de se déplacer et d’épouser la personne de son choix.
La création d’un Conseil des Neuf
La charte crée un véritable gouvernement urbain, avec le Conseil des Neuf.
Il s’agit d’un exécutif communal indépendant du pouvoir seigneurial, qui prend en mains les affaires de la ville, avec un processus de désignation de démocratie directe.
Cela amène une transparence financière, le Maître bourgeois rendant ses comptes devant la communauté rassemblée.
La charte a ainsi représenté la constitution politique de la ville jusqu’à la Révolution, ayant permis aux Belfortains d’acquérir une expérience politique fondée sur la participation, la délégation, la représentation.
L’influence de la ville s’étend, la centralité apparaît déjà au Moyen Âge
À partir du XVesiècle, Belfort est intégré dans un ensemble plus vaste, celui de la Haute Alsace autrichienne (participation de représentants belfortains aux diètes à Ensisheim). Cela amène un sentiment de solidarité, de partage d’un destin commun.
Belfort, terre de convoitises, est le lieu d’invasions (Burgondes, Allamans puis Francs) et de luttes seigneuriales opposant tour à tour la Bourgogne et le monde germanique.